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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 19:40

Nous avons été nombreux à réagir, cette année encore, choqués par un problème récurrent au collège : « les toilettes ».

 

En effet, nous déplorons toujours l’absence de papier toilette et de savon dans les sanitaires. Il ne s’agit pas simplement d’un souci de confort pour les collégiens : c’est avant tout un véritable problème de Santé Publique !

 

C’est la raison pour laquelle, la F.C.P.E. et l’A.G.A.P.E., Fédération et Association de Parents d’Elèves du Collège des Violettes, à AUCAMVILLE, se sont penchées sur cette épineuse question.

 

Au cours de nos recherches, nous avons pu constater que nous nous trouvions devant un vide juridique et administratif car il n’existe pas de normes proprement dites sur les caractéristiques des sanitaires scolaires.

Certaines normes s’appuient sur le Code du Travail, mais ne s’appliquent en aucun cas aux élèves.

L’Observatoire National de la Sécurité Scolaire a voulu établir un état des lieux des toilettes dans les écoles. Mal lui a pris : l’Education Nationale a bloqué l’enquête. Trop délicat …

En 2008, suite au rapport de l’ONS, le ministre de l’Education avait promis une « charte des toilettes à l’école ». Depuis rien ! Alors que le ministère n’est pas avare de circulaires en tout genre, aucune ne concerne les sanitaires ! Force est de constater que la santé et la sécurité des élèves dans ces lieux sont loin d’être des priorités nationales.

 

Pourtant, les conséquences de ces « manquements » ne sont pas à prendre à la légère…

 

A l’heure où nous faisons ce constat, d’éminents spécialistes de l’urologie pédiatrique font eux aussi le lien entre la survenue de problèmes urinaires potentiellement sévères chez certains enfants scolarisés et l’hygiène des sanitaires scolaires.

  Un enfant qui se retient d’uriner, soit par manque de temps, soit parce qu’il se voit refuser l’accès aux toilettes, soit par manque de papier, … va progressivement apprendre à se retenir.

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          Mais une vessie doit pouvoir se vider cinq à six fois par jour.        

Les urologues constatent une recrudescence des consultations pour infection urinaire lors des périodes scolaires et invitent à une prise de conscience : « Il faut offrir aux enfants de bonnes conditions pour uriner ».

 

D’autre part, les problèmes d’incontinence urinaire chez la femme sont aujourd’hui reconnus comme étant une question de santé publique. Cette incontinence urinaire est souvent considérée comme étant liée à la survenue d’une grossesse, mais de nombreuses études ont montré qu’elle existe aussi chez les jeunes filles nullipares.

La rétention urinaire est un des facteurs favorisant la survenue de l’incontinence urinaire: elle est due à une fuite par regorgement. La vessie étant trop pleine, le sphincter ne peut assurer sa fonction : c’est ce qu’on appelle « Incontinence par impériosité ».

 

En se retenant trop longtemps, l’enfant risque aussi de ne plus savoir relâcher son sphincter le moment voulu, obligeant « la vessie à forcer contre cet obstacle ». Ceci entraîne souvent des douleurs abdomino-pelviennes qui peuvent engendrer diverses difficultés : des troubles de la concentration, des visites inopinées et/ou itératives à l’infirmerie, la prise régulière d’antalgiques ou d’antispasmodiques…

Ici encore, les médecins ont établi une relation entre la survenue des fuites urinaires et l’état des toilettes.

 

Les études démontrent que l’absence de papier toilette entraine la survenue de vulvites et d’infections urinaires : les cystites.

L’infection urinaire est plus fréquente chez les filles compte tenu de leur physiologie : urètre plus court.

Les garçons, eux, se retiennent d’aller à la selle, ce qui provoque des constipations aiguës ou chroniques par rétention colique (plus nombreuses chez les garçons) et des douleurs abdominales, rendant, comme nous l’avons déjà souligné, la vie scolaire difficile.

 

Tout ceci est source de mal être.

 

Une prise de conscience du milieu éducatif est absolument nécessaire pour une prévention efficace.

 

En effet, ces troubles peuvent perdurer et entraîner de graves séquelles chez l’adulte.

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          En ce qui concerne l’absence de savon, à disposition des élèves, dans les sanitaires, nous ne pouvons que rappeler l’importance du lavage des mains dans toute communauté qui se respecte.

 

Sur le site Santé du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, un article, en date du 22 avril 2011, souligne l’importance du lavage des mains. En voici quelques extraits :

 

« Un bon respect de l’hygiène quotidienne des mains à l’eau et au savon permet de réduire la transmission des infections »

« L’hygiène des mains repose sur le lavage à l’eau et au savon doux et mérite des programmes d’éducation et de promotion tant à l’école que lors de la survenue d’événements sanitaires comme la grippe ou les épidémies de gastro-entérites ».

« En dehors des soins, seul le lavage simple des mains pour les gestes d’hygiène des mains au quotidien est recommandé dans la vie courante, dans les écoles, etc. »

 

Et à ceux qui voudraient nous opposer l’usage de solution hydro-alcoolique en remplacement du lavage simple des mains, nous ne pourrions que reprendre cette phrase ministérielle :

« On lave des mains sales, on les désinfecte par friction pour les soins : une recommandation universelle »

 « Enfin, l’éducation à l’hygiène des mains dès le plus jeune âge devrait être favorisée ».

En ce qui concerne les infections génitales basses de la petite fille pré-pubère ou de la jeune fille pubère, elles peuvent être favorisées par la multiplication d’une bactérie connue sous le nom d’Escherichia coli. Cette bactérie favorise les vulvo-vaginites qui à l’instar des rétentions urinaire ou coliques sus- citées, provoquent elles aussi inconfort, picotements, démangeaisons, douleur, etc.

Selon les chiffres du site www.hygiène-educ.com, 25 % des individus qui sortent des toilettes portent sur leurs mains cette bactérie alors qu’ils n’étaient que 4% en y entrant.

Par ailleurs, pendant les règles, les garnitures peuvent entraîner une macération, source de pullulation des germes et des infections.

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La propreté, la mise à disposition de papier toilette, de savon pour se laver les mains après le passage aux sanitaires et la surveillance des locaux conditionnent le bien être du collégien pour une utilisation régulière des toilettes dans de bonnes conditions d’hygiène et d’intimité.

 

Quelles solutions pourrait-on envisager ?

 

L’hygiène et la sécurité dans les sanitaires des établissements scolaires sont des sujets de santé publique qui concernent aussi bien les collectivités propriétaires des établissements, que les représentants de l’éducation nationale exploitant les bâtiments, les usagers, les parents d’élèves, les médecins et bien entendu les élèves.

Ces lieux sont souvent cause d’incidents plus ou moins graves et de problèmes de santé en cas d’insuffisance d’hygiène et d’intimité.

La concertation entre les différents acteurs est la seule méthode pour trouver une solution entre des intérêts parfois contradictoires.

 

  • L’éducation au respect du bien public, comme les locaux mis à disposition des élèves, fait partie des responsabilités de l’éducation nationale et participe à lacquisition des valeurs de citoyenneté prévue dans le socle commun. Cf. la circulaire n° 98-237 du 24/11/1998.

                

Cette circulaire insiste sur l’intérêt d’informer l’enfant afin que son attitude dans les toilettes du collège soit le reflet de ses choix éclairés et responsables. Ainsi, une place explicite est accordée à l’éducation à la santé dans le cadre du respect de la dignité de la personne.

Toutefois, cette position institutionnelle vis-à-vis des enjeux de santé publique n’est pas simple à tenir :

 

  • Les parents, premiers éducateurs des enfants, doivent participer à cet effort.

La responsabilité de l’éducation et de la santé d’un enfant (circulaire 2002-098 du24/04/02) incombe en premier lieu aux parents.

La question de la parentalité n’est pas absente quand il s’agit de la propreté des enfants et du respect qu’ils doivent aux équipements publics.

 

 

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Il est primordial que les parents soient impliqués car ils sont les premiers éducateurs de leurs enfants :

Leur intervention et leur réaction en cas de problème doivent être fortes vis-à-vis de leurs enfants en cas d’incident.

Les mêmes règles doivent s’exercer sur l’enfant au collège comme chez lui.

 

Nous attendons de la responsabilisation des élèves, une amélioration conséquente de l’état des sanitaires :

il n’est plus tolérable qu’une minorité d’ élèves bouchent les toilettes avec les rouleaux de papier et que le savon soit immédiatement vidé dans les lavabos.

En effet, ces actes de vandalisme entrainent un coût non négligeable, voire insurmontable pour le collège.

 

Par ailleurs, nous savons que les toilettes sont le seul endroit où les élèves ne sont pas sous le regard de l’adulte (problème d’effectifs).

Par conséquent, quand l’ensemble de la communauté éducative ne s’implique pas, les sanitaires sont vite souillés ce qui augmente considérablement la charge de travail des agents de service.

 

Il est donc indispensable d’associer tout le monde à la réflexion.

 

Nous pensons que les Commissions d’Hygiène et de Sécurité sont les instances adéquates pour traiter les problèmes liés aux sanitaires et mettre en place une concertation avec les parents d’élèves.

 

Une concertation préalable avec tous les acteurs concernés est primordiale.

Une sensibilisation des élèves, des parents et des enseignants ainsi qu’une attention particulière du Médecin et de l’Infirmière E.N. sont nécessaires.

 

Il convient de rappeler que la promotion de la santé en faveur des élèves est toujours une mission de l’éducation nationale pilotée par les médecins et infirmiers scolaires : rôle d’experts et de conseillers.

 

L’éducation à la santé ne peut prendre tout son sens que dans la mesure où elle s’insère dans une démarche plus vaste de promotion de la santé au sein du collège.

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Le projet d’établissement pourrait être un moyen de constituer des outils au service d’une prise en compte de la santé dans la vie du collège.

Cette intégration du projet de santé dans le projet de l’établissement serait dans la logique d’une approche partenariale de la prévention.

Elle contribuerait à faire de l’éducation à la santé un objet commun à tous les acteurs de l’école.

 

Il nous semble que les problèmes constatés sont appelés à perdurer si un effort généralisé n’est pas engagé.

Il nous paraît nécessaire de renforcer les partenariats afin de mettre en place l’éducation citoyenne afin de développer l’apprentissage du « savoir être ».

 

Nous devons donc, ensemble, définir les stratégies qui paraissent les mieux appropriées pour atteindre les objectifs en tenant compte du contexte.

 

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

 

En conclusion, le sujet des sanitaires au collège ne doit plus être un sujet tabou ! Le collège est la période charnière de l’évolution corporelle et psychologique de l’enfant vers son futur d’adulte.

 

Il faut donc absolument sortir du non-dit et des reproches mutuels entre les différents acteurs, afin de pouvoir aborder ensemble  tous les aspects qui touchent l’hygiène et la santé des collégiens.

 

Cette problématique touche l’ensemble des acteurs : collectivités locales et départementales, enseignants, parents et élèves.

 

Il est nécessaire de les sensibiliser à cette question de Santé Publique qui nous paraît essentielle et primordiale !

 

 

Février 2014

 

                     

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 12 Mars 2014                

 

                                Actualisation

 

A l’heure où nous présentons notre constat, les médias et le dernier rapport de l’ONS, nous confortent dans notre position.

Il ne s’agit plus d’une constatation et d’une énième démarche «isolée».

Nous n’avons plus la sensation «de nous battre contre des moulins à vent». C’est le moment de passer à l’action et de concrétiser nos projets.

 

Ce jour, les journaux télévisés, par le biais des actualités nationales, nous font part de l’état d’insalubrité des toilettes dans les collèges et lycées de France.

 

En effet, les journaux télévisés nous informent d’une enquête, réalisée par l’Observatoire National de la Sécurité, qui mentionne qu’utiliser les toilettes du collège ou du lycée pose problème à de nombreux élèves. Ceci, entrainant des conséquences sur leur santé et leur bien-être.

 

Nous nous sommes alors penchées sur le 18ème Rapport Annuel de l’O.N.S., adopté en séance plénière le 11 décembre 2013.

 

Ce rapport a été remis, conformément au code de l’Education, aux ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche le 17 décembre 2013.

 

Rendu public le 12 Mars 2014, ce 18ème rapport de l’O.N.S., porte cette année son attention sur l’état des sanitaires dans les établissements du second degré. Un sujet tabou qui concerne pourtant la santé et la sécurité des élèves, leur confort, mais aussi les règles de vie collective des citoyens dans des lieux publics.

 

Un sujet de santé publique qui concerne aussi les collectivités.

 

En effet, si les règles élémentaires de civisme doivent être perpétuellement rappelées, la collectivité locale, responsable du bâti, a aussi son rôle à jouer dans la conception et l’aménagement de ces lieux collectifs à usage intime.

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L’O.N.S. formule des recommandations telles que :

 

  • Recherche dune «bonne articulation entre les compétences des collectivités et celles des autorités nationales et académiques».

 

  • «Il apparaît nécessaire d’engager dans chaque établissement une réflexion sur l’utilisation des sanitaires».                                                                                                           

 

  • «Lhygiène et la sécurité dans les sanitaires des établissements scolaires est un sujet de santé publique qui concerne aussi bien les collectivités propriétaires des établissements que les représentants de lEducation nationale exploitant les bâtiments, les usagers, les parents délèves, les médecins et bien entendu les élèves».

 

Toute cette problématique, qui impacte fortement la vie quotidienne des élèves concerne à la fois l’Education Nationale et les collectivités.

Elle n’est pas souvent abordée dans les instances de dialogue et de concertation des établissements alors que sont fréquemment signalés des problèmes de surveillance, de difficultés d’utilisation et de nettoyage insuffisant.                                                                                                       

 

Il apparaît donc nécessaire de s’engager dans une réflexion sur l’utilisation des sanitaires.

 

Précisons que l’O.N.S. propose d’organiser, à l’échelle nationale, une semaine de campagne sur le bon usage des espaces collectifs, dont les sanitaires, dans les établissements scolaire, afin d’inciter les élèves à adopter des comportements citoyens.

 

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